Concours International Grand Prix poétique du Kaïlcedrat Royal Remise du Grand Prix du Kaïlcedrat Royal aux Champs Elysées le 11 décembre 2015
Par Chantal Sayegh-Dursus
La cérémonie de remise des prix fut introduite par le poème d’Aimé Césaire « Eia pour le Kaïlcédrat royal ! Suivi d’un poème d’Ozoua Soyinka, organisatrice du concours, à Aimé Césaire : « Toi le Kaïlcédrat royal »
L’écrivain, Euphrasie Calmont, obtint le premier prix « Aimé Césaire, le visionnaire » pour son poème « L’Humanité». En cette occasion, elle fit une allocution dans laquelle elle expliqua le choix de ce thème et la raison de s’être déplacée tout spécialement de la Martinique afin de recevoir ce prix :
« Aimé Césaire m’a impressionnée dans tous les sens du mot. Oui, il a laissé son empreinte en moi. Il a contribué à la construction de mon être profond. Il est le socle qui m’a érigée et me maintient debout. Mariée à un Martiniquais, je suis arrivée dans l’île il y a quarante ans. L’hexagone, et même La Martinique, n’ont vraiment découvert l’écriture de Césaire qu’en 1981, avec l'arrivée de Jack Lang, en tant que Ministre de la culture. Césaire était auparavant comme interdit de media. Mais, pour moi, Béninoise d’origine, il est un ange missionnaire qui a laissé son empreinte dans toute l’Afrique, car je le connaissais bien avant cela. Quand j’étais enfant, je me cachais pour lire (Moby Dick, La tulipe noire,..) sans être dérangée. Du lycée à l’université, j’ai étudié Césaire et Senghor. Si je suis arrivée à l’écriture c’est par le cœur. Quand Césaire devint Maire de Fort de France il a mis énormément d’argent dans un quartier miséreux et déshérité appelé Volga. Il a aidé les plus pauvres à s’éduquer. Aussi, aujourd’hui, Volga est un quartier presque bourgeois, que ses habitants n’ont pas déserté. Pourtant on le lui a reproché en son temps. Aimé Césaire est un visionnaire et un génie qui devrait être un exemple pour tous, et dont tous devraient s’inspirer pour les cités. Chaque phrase du « Cahier du retour au pays natal » fait vibrer et, si on en pénètre le sens, on devient poète. Le chanter Césaire c’est d’aller vers l’autre, lui tendre la main, faire un bout de chemin avec lui ».
Ozoua Soyinka avait réuni en cette occasion, la France, le Benin et la Martinique ; le triangle de cœur d’Euphrasie Calmont
Pour « La Négritude, expression de l’être » le poète Issoufali NAOUIROU obtint le premier prix pour son poème « Noirceur ». Il se déplaça, pour cette occasion, de l’île de Mayotte [devenu le 101ème département français] et parla ainsi de son île :
« Oui, je suis venu, pour témoigner de mon île, de mon peuple, à 10.000 kms de la France : Un joyau à la dérive, gangréné par l’immigration clandestine, où notre culture est progressivement détruite, où l’aliénation culturelle totale fait que l’ambition du plus grand nombre est de devenir pousseur de caddies…. Oui, je suis venu, car il n’y a pas d’éditeur à Mayotte. Je suis venu ici avec un message, celui de mon poème : « Dis-leur que le noir est précieux, dis-leur que le noir est beau, dis-leur que le noir est humain ».
Ozoua Soyinka, présenta le second prix, Laure-Ednie DIEUDONNE [absente excusée] avec « Eloge grandiose »pour Aimé Césaire, le visionnaire, puis le premier prix, Mitiana Perez [absente excusée] de la Réunion pour le thème libre « L’arbre de notre vie ». Un prix d’encouragement fut décerné à Sandrine Defoug pour « Il était un homme », Helen Juren pour « Au fond du sac »et Boubacar Hama pour « Nègre civilisé » et des diplômes de participation aux autres lauréats.
Issoufali NAOUIROU, Euphrasie Calmont, Ozoua Soyinka
Les trois lauréats qui étaient venus de loin [Mme Euphrasie Calmont de la Martinique, M. Boubacar Hamma du Niger et M. Issoufali Naouirou de Mayotte] reçurent, en outre, un ouvrage de collection ainsi que le CALENDRIER COLLECTOR du Kaïlcedrat Royal, édité lors de la célébration du centenaire de l’année de naissance d’Aimé Césaire.
Beseat Kiflé Sélassié, invité d’honneur, ancien directeur du FIPC (Fonds International pour la Culture) de l’UNESCO, est longuement intervenu ; rappelant les principes fondateurs du mythe césairien. Il fut lui-même inspiré par Aimé Césaire et lui a dédié une Anthologie.
La cérémonie de remise des prix fut également honorée par la présence de Mme Colette Laposte, 2ème Dame Elégance France 2015-2016.
Chaque poème fut lu, avec emphase, par le poète, conteur, comédien, scénariste, réalisateur, professeur d’Art dramatique et metteur en scène, Jacques Olivier ENSFELDER, qui ne ménagea en cette occasion ni son talent, ni son souffle.
Le concours fut organisé par l’Association Fil’Harmonie, en collaboration avec les associations Passerelles Extra-Muros et Rencontres Européennes Europoésie. Lieu de la manifestation : Restaurant Comptoir des Iles (sous la galerie) 34, ave des Champs Elysées 75008 PARIS http://lafleurdelice.fr/
(Reportage réalisé par Chantal Sayegh-Dursus- Concours international grand prix poétique du Kaïlcedrat Royal (5173 signes, 7 pages, 9 photos) ©CopyrightFrance.com