• Aimé Césaire revisité à Paris-Dauphine, une mise en scène magistrale et intimiste

     

    Par Chantal Sayegh-Dursus

    Aimé Césaire revisité à Paris-Dauphine, une mise en scène magistrale et  intimiste

     

    Dans le cadre du Printemps des Poètes 2013 et du Centenaire d’Aimé Césaire,

    Théâtre à Dauphine1 a présenté le 21 mars à 20h30 :

     

    La Carte du printemps est toujours à refaire

    Avec des poèmes d’Aimé Césaire

     

    Aimé Césaire revisité à Paris-Dauphine, une mise en scène magistrale et  intimiste

     

    Richard Soudée

      

    Richard Soudée nous ouvre, par cette  pièce admirablement interprétée les portes, jusqu’alors confidentielles de l’univers césairien.

    Le sens profond de la poésie du Père de la négritude est enfin dévoilé aux néophytes  et mis ainsi  à la portée de tous ; rendant le poète non seulement accessible, mais  actuel, vivant et contemporain.

     

    Aimé Césaire revisité à Paris-Dauphine, une mise en scène magistrale et  intimiste

     

    Pierre Puy, Comédien 

    ( a participé à la création d’ « Une saison au Congo »,

    Au sein de la compagnie de Mehmet Ulusoy) 

     

    Pierre Puy, par une diction forte, ponctuée à l’extrême, tout comme Aimé Césaire aimait à le faire, restitue à chaque mot, à chaque phrase, à chaque aphorisme,  leur manteau d’apparat.

    Claquent comme des drapeaux, les phrases «  un homme qui crie n’est pas un ours qui danse » ou « l’œuvre de l’homme vient seulement de commencer ».

    Nous sommes saisis à la gorge et happés dans l’univers profond de Césaire. Brutalement réveillés et bousculés par ces mots qui nous interpellent.

     

    Aimé Césaire revisité à Paris-Dauphine, une mise en scène magistrale et  intimiste

     

    Salma Belemhani, Paul Flye Sainte-Marie, Hakim Meziani,

    Arnaud Nguyen, Manitra Rajaonarivelo, Abdallah Saffidine, Inès Skandrani.

     

    Les acteurs du Chœur de l’ATD (Association Théâtre à Dauphine), s'interpellent,dialoguent, se répondent, Se mêlant aux spectateurs, le choeur les inclut dans l'oeuvre, les en fait partie prenante.

    «  J’habite une blessure sacrée… »

    Dans un duo théâtral et emphatique, Philippe Cntinol, Pierre Puy et les acteurs de l'ATD nous font tressaillir jusqu'au tréfonds  de notre être, par leur « chœur polyphonique parlé » (R.S), allant jusqu’au cri.   

     

    Aimé Césaire revisité à Paris-Dauphine, une mise en scène magistrale et  intimiste

    Paul-Herman Lagier,

    (Cofondateur du groupe Malavoi)

     

    Chaque silence, entre les poèmes de Césaire, fut ponctué par les instruments de Paul-Herman Lagier (djembé, orgue, guitare, baduc, crécelle africaine) , mais sans s’imposer. Comme le vent qui soufflerait ou la rivière qui coulerait, mettant l’œuvre du poète dans le flux du vivant, de l’actuel.

     

    Aimé Césaire revisité à Paris-Dauphine, une mise en scène magistrale et  intimiste

    à droite, Philippe Cantinol, conteur, diseur

     

    « Hé hé » (Pierre Puy); 

    « et cric » (le chœur) 

    « et crac », (Philippe Cantinol),

    Ces interjections qui ponctuent généralement le début des Contes antillais, nous ont replongé dans l’univers de l’enfance de Césaire

    Les dialogues animés entre Philippe Cantinol, Pierre Puy et  le chœur,  des  poèmes, ponctués de sons de crécelle africaine, donnèrent  une vivacité et une totale authenticité aux textes d'Aimé Césaire.

     

    Aimé Césaire revisité à Paris-Dauphine, une mise en scène magistrale et  intimiste

    Assise, Lara Baini

    « C’était Noël qui commençait… »

    déclama Pierre Puy,

    suivi pendant trois minutes de chants de Noel antillais,

    puis par le son de  crécelle africaine

    à laquelle répondit Philippe Cantinol

    « Noël n’était pas comme toutes les fêtes… » 

     

    Aimé Césaire revisité à Paris-Dauphine, une mise en scène magistrale et  intimiste

     

    «Je danse… »

    Déclamait Lara Baini  derrière une vitre peinte de flammes  

    (par Micheline Arsenec et  illuminée par Philippe Durlin)

     

    Ce fut l'un des temps forts du spectacle.

     

    Aimé Césaire revisité à Paris-Dauphine, une mise en scène magistrale et  intimiste

     

     

    Un jeu dynamique, accrocheur et physique, qui a subjugué les spectateurs pendant  une heure et demie, tout en dévoilant l’âme profonde de Césaire.

    La composition multiculturelle de la troupe théâtrale a  mis en évidence l'interculturalité et la teneur internationale  du message d'Aimé Césaire.

     

    1 en collaboration avec le Tarhunda Théâtre et avec le soutien de l’Université Paris-Dauphine

    2 Paris-Dauphine, amphi 9.  

    3 Béatrice Picon-Vallin et Richard Soudée (dir.), Mehmet Ulusoy. Un théâtre interculturel, Lausanne, L'Age d'Homme, 2010.

     

    Mise en espace: Richard Soudée. Musique: Paul-Herman Lagier. Peinture :

    Micheline Arsenec. Danse : Lara Baini. Lumière : Philippe Durlin. Avec: Pierre

    Puy, Philippe Cantinol, Salma Belemhani, Paul Flye Sainte-Marie, Hakim

    Meziani, Arnaud Nguyen, Manitra Rajaonarivelo, Abdallah Saffidine, Inès

    Skandrani.

     

     

     

    « Recherche de figurants pour le tournage de Paroles et Silence à la Gare Saint-Lazare"Hommage aux sacrifiés de Guadeloupe" Anthologie poétique aux éditions Dagan »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :